Appel à manifestation d’intérêt – Erasmus « Capacity Building »

La Conférence Internationale des formations d’ingénieurs et de Techniciens d’Expression Française (CITEF), réseau institutionnel de l’AUF, souhaite déposer début 2020 un projet Erasmus « Capacity Building » avec les pays de l’Afrique de l’Ouest. Pour construire ce projet et le réaliser, nous lançons un appel à manifestation d’intérêt :

La démarche qualité adaptée au contexte et aux enjeux locaux.

Essai de modélisation d’une méthode progressive d’appropriation des modalités d’assurance qualité de l’enseignement supérieur, par le renforcement des liens avec les milieux économiques.

Guide des bonnes pratiques

Des moyens limités, une demande sociale de plus en plus forte, une concurrence internationale exacerbée, des enjeux environnementaux considérables… ont poussé les Etats à mettre en place des procédures qualité pour l’enseignement supérieur.

En Europe, le processus de Bologne, dont l’objectif essentiel est de favoriser la mobilité des étudiants et des salariés, a introduit un certain nombre d’outils permettant la comparabilité des formations et des établissements.

L’Afrique a très largement adhéré aux différents principes du processus de Bologne en le simplifiant trop souvent par les lettres LMD. Bologne ce n’est pas seulement une question de structure des enseignements en trois cycles, c’est surtout l’appropriation par les établissements d’enseignement supérieur de techniques d’organisation et de management afin d’améliorer et d’adapter le contenu des formations en continu.

Il s’agit bien pour les établissements de passer d’une logique de l’offre de formation conçue souvent en fonction des moyens humains et matériels disponibles à une logique de réponse aux besoins économiques et sociaux.

Ce projet est destiné à dédramatiser le sujet de la qualité dans l’enseignement supérieur et à proposer quelques outils simples pour entrer dans la démarche d’amélioration continue.

En fait la qualité est d’abord synonyme de transparence, il s’agit de dire très clairement ce que fait l’établissement, de faire ce qui a été dit et de vérifier que cela a bien été fait.

L’équipe de pré projet

 

  1. Mise en perspective.

La qualité des formations a été une préoccupation constante de l’AUF. Alors qu’en Europe le processus de Bologne structure l’enseignement supérieur sur l’ensemble du continent au delà de l’Union Européenne – puisque 48 Etats en font partie –  l’Agence créée l’IFGU à 2009, Institut de la Francophonie pour la Gouvernance Universitaire. En 2012, l’IFGU publie un premier guide : Introduction a la gouvernance des universités[1]. En 2018 l’IFGU lance l’IGNEUF, Initiative pour la Gouvernance dans le Nouvel Espace Universitaire Francophone, qui entend fédérer les forces de la Francophonie universitaire pour améliorer la capacité des établissements d’enseignement supérieur et de recherche à faire face à leurs défis de gouvernance. Ces défis incluent notamment les problématiques de l’assurance qualité interne et externe, de la planification, du pilotage stratégique et de la gestion du changement.

Toutes les grandes institutions internationales se préoccupent de la qualité dans l’enseignement supérieur. Ainsi, l’OCDE publie en 2010 un guide[2] qui identifie trois types de gouvernance par rapport à l’autonomie des établissements. De même la Banque Mondiale qui finance de nombreux projets dans les pays en voie de développement note : « l’enseignement supérieur peut devenir un puissant moteur pour l’édification d’une société meilleure, la productivité et la croissance. Sa contribution réside dans la production de connaissances pratiques et théoriques et de compétences avancées, à travers la recherche fondamentale et appliquée, mais également via sa « troisième mission » — un service plus large rendu à la communauté. Il doit fonctionner comme un système composé d’acteurs reliés entre eux : des établissements qui interagissent ensemble, des employeurs, des entreprises, des instituts de recherche mais aussi les prestataires d’éducation aux niveaux précédents. Si ces liens ne sont pas opérationnels, les universités ont du mal à exploiter tout leur potentiel[3]

L’Association des Universités Africaines participe également à ce mouvement en organisant des formations[4].

De nombreux articles et ouvrages traitent de la gouvernance universitaire sur des cas particuliers de tel pays ou telle université, ils sont facilement accessibles sur le net. Certains sont provocateurs, ils sont là pour engager le débat comme par exemple : « Un seul critère de qualité pour l’Université : prépare-t- elle les élites dont le monde aura besoin demain ? »[5]. Certaines universités comme à Nantes expérimentent des voies originales en reliant la démarche qualité au développement durable.[6]

Enfin il faut citer les travaux de Burton Clark concernant l’université entrepreneuriale.[7] Burton Clark propose cinq critères pour définir une telle université :

  • l’Université possède un organe central de décision solide,
  • l’Université comprend des unités (facultés, départements…) qui gèrent leurs relations extérieures avec souplesse et dynamisme,
  • l’Université dispose de financements diversifiés,
  • les unités universitaires centrales ont un esprit d’entreprise,
  • la culture d’organisation favorise et absorbe simultanément le changement.

Comme l’indique le sous titre de l’ouvrage de Burton Clark, tout repose sur l’organisation de l’Université. Mettre en place des procédures qualité, c’est d’abord s’interroger sur le type d’organisation et de management que l’établissement souhaite adopter.

La réflexion sur l’organisation des établissements doit impliquer toutes les parties prenantes. Il s’agit de se projeter dans l’avenir et de construire collectivement une véritable planification stratégique. Dans ce domaine également, le monde anglo-saxon et le monde hispanique ont une bonne longueur d’avance sur le monde francophone. Nous pouvons donc prendre en compte leurs expériences acquises respectivement depuis le début des années 80 et 90 pour développer nos établissements.[8], [9],[10]

 

  1. La méthode,

 Afin de construire un guide des bonnes pratiques il est proposé un travail en 11 parties

  • Réalisation d’un diagnostic consolidé des établissements
  • Mise en place d’outils de gestion : tableaux de bord…
  • Définition de la mission de l’établissement : réponse aux besoins du pays, projet éducatif, liens avec la recherche…
  • Définition de la structure de l’Université, facultés, départements…
  • Définition des fonctions et obligations des enseignants,
  • Rénovation des cursus et consolidation de l’offre académique en concertation avec les parties prenantes,
  • Développement de l’ouverture extérieure et internationale,
  • Positionnement des TIC
  • Renforcement des ressources financières,
  • Gestion des infrastructures.
  • Mise en place de la démarche qualité

 

  1. Ces étapes de travail peuvent se regrouper en 6 WP :
  • Réalisation d’un outil de diagnostic consolidé des établissements
  • Réalisation de tableaux de bord…
  • Définition de la mission de l’établissement : réponse aux besoins du pays, projet éducatif, liens avec la recherche… et de la structure administrative support.
  • Outils de rénovation des cursus et consolidation de l’offre académique en concertation avec les parties prenantes,
  • L’université dans son siècle et son territoire : ouverture internationale, TIC, ressources…
  • Développement d’une culture qualité : outil de formation des cadres de l’Université.

 

  1. Conclusion : réalisation du guide des bonnes pratiques vers le management stratégique des établissements d’enseignement supérieur.

 

Merci d’adresser vos propositions, suggestions ou demandes d’informations à :

Dominique GENTILE, Président de la CITEF,

ou,

Michel TROQUET, Délégué général de la CITEF,

 

[1]J.-F. Denef et B. Mvé-Ondo (dir.), 2012. Recteur ou président d’université : être ou faire autorité ? Guide de gouvernance et d’évaluation à l’usage des recteurs et présidents d’universités ou d’institutions d’enseignement supérieur. Yaoundé, Montréal, Paris: Institut de la Francophonie pour la Gouvernance Universitaire, Agence Universitaire de la Francophonie.

[2] Gouvernance et Guides en Matière de Qualité dans l’Enseignement Supérieur – Etudes des codes de gouvernance et des guides en matière d’assurance qualité , OCDE-IMHE, 2010

[3]http://blogs.worldbank.org/voices/fr/universites-comment-repondre-aux-nouvelles-attentes-du-marche-du-travail-et-de-la-societe

[4] https://blog.aau.org/atelier-de-formation-en-gouvernance-universitaire-et-demarche-qualite/

[5] Intervention de Pierre Calame à la conférence mondiale sur l’Enseignement supérieur. UNESCO – 7 juillet 2009

[6] www.univ-nantes.fr

[7] Burton R. Clark, Creating Entrepreneurial Universities, (Organizational Pathways of Transformation) Emerald Group Publishing Limited – 1 juin 1998 ;

[8] Karen E. Hinton, A Practical Guide to Strategic Planning in Higher Education

Society for College and University Planning, www.scup.org

[9] La Necesidad de un plan estratégico para la Universidad de Cadiz : documento –guia para su elaboracion. Vicerrectorado de Planificación Económica e Infraestructuras Cádiz, octubre de 2003

[10] Francisca Rosa Álamo Vera, La planificación estratégica de las universidades : propuesta metodológica y evidencia empírica. Tesis doctoral. Las Palmas de Gran Canaria, Marzo de 1995

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